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Vayikra - La différence entre les deux sacrifices



La différence entre les deux sacrifices

(Discours du Rabbi, Likouteï Si’hot, tome 32, page 13)


Le verset 4, 28 dit : «Ou bien s’il a eu connaissance de la faute qu’il a commise, il apportera son sacrifice, une chèvre des boucs, intègre, femelle, pour la faute qu’il a commise (‘Hatat)».


Par la suite, le verset Vaykra 5, 18 ajoute : «il apportera au Cohen un bélier intègre du menu bétail, selon l’évaluation, comme sacrifice de délit (Acham). Et, le Cohen expiera, de cette façon, la faute qu’il a commise par mégarde. Il ne le savait pas et cela lui sera pardonné».

Le traité Mena”hot, chapitre 8, à la Michna 2, souligne que : «tous les sacrifices peuvent se mélanger (1), à l’exception du ‘Hatat et de l’Acham (2)».

Or, les versets établissent clairement que le sacrifice de ‘Hatat était une chèvre femelle et celui d’Acham, un bélier mâle. Il était donc, en tout état de cause, toujours possible de les identifier et de les distinguer. Pourquoi donc l’auteur de la Michna doit-il préciser que ces sacrifices ne peuvent pas se mélanger ? N’y a-t-il pas là une évidence, puisqu’il ne saurait en être autrement ?


En fait, c’est effectivement une Hala’ha importante qui est enseignée de cette façon, s’appliquant également aux sacrifices dans leur dimension morale (3). Lorsqu'un Juif tente de se rapprocher de Dieu, il offre un sacrifice de ‘Hatat pour racheter les fautes qu’il a pu commettre par inadvertance, pour réparer ses erreurs. En l’occurrence, un sacrifice «léger», une «femelle» suffit alors pour obtenir une telle expiation (4).


Il est donc suffisant, quand un Juif a mal agit sans le vouloir, qu’il offre un sacrifice «femelle», qu’il prenne conscience que son échec était uniquement passager (5), qu’il lui permettra de mettre en éveil son cœur et son âme divine à la Techouva et au retour (6).


Le sacrifice d’Acham, en revanche, a un caractère plus sévère. Il rachète également les fautes intentionnellement commises. De ce fait, il doit être plus puissant et l’on fait donc le choix d’un mâle. Ainsi, un Juif qui, de son plein gré, a piétiné son bon penchant et assouvi les passions de son cœur, doit effectivement offrir un sacrifice mâle, c’est-à-dire maîtriser, avec force, la dureté de son cœur, supprimer le mal qui s’est introduit dans son âme animale et le mettre hors d’état de nuire (7).

Pourtant, la distinction entre ces deux situations n’est pas toujours parfaitement claire (8). Car, c’est parfois la faute délibérément commise qui est la plus légère, lorsqu'elle est la conséquence de la mauvaise influence qui est exercée par son entourage (9), ou bien d’une pulsion négative que l’on porte en soit depuis sa naissance (10).

A l’inverse, il arrive aussi que la faute commise par inadvertance soit plus grave, plus sévère (11), lorsqu'elle est provoquée par un lente dérive, par un écart progressif du service de Dieu, de la part d’un homme qui ne se maîtrise pas (12), qui ne recherche plus la satisfaction de ses besoins moraux (13).


Malgré tout cela, la Michna introduit bien ici une idée nouvelle. Elle affirme que les sacrifices de ‘Hatat et d’Acham ne peuvent jamais se mélanger (14). Elle établit, de cette façon, que l’expiation d’une faute commise par inadvertance est systématiquement plus légère que celle de la faute intentionnelle (15). D.ieu a décidé qu’il en soit ainsi et c’est de cette façon que l’on rachète ses fautes (16).


(1) Puis, être offerts conjointement.

(2) Qu'il est nécessaire de séparer.

(3) Le verset dit, en effet : «un homme qui offrira, d’entre vous, un sacrifice pour l'Eternel», plutôt que : «un homme, d’entre vous, qui offrira un sacrifice pour l’Eternel». Le sacrifice doit donc être : «d’entre vous», de votre propre personne. Il ne suffit pas d’apporter un animal dans le Temple. Il faut offrir à Dieu son sang et sa graisse, sa vitalité et son plaisir.

(4) Dès lors que la responsabilité de l’homme n’est pas engagée.

(5) Qu'il ne se reproduira plus.

(6) Bien plus, que cet échec peut lui-même avoir un effet positif.

(7) Afin que la faute devienne inconcevable, par la suite.

(8) Dans quel cas peut-on affirmer que l’on a réellement agi par inadvertance, sans le vouloir ? Et, de quelle façon un Juif qui prétend faire le mal intentionnellement peut-il être considéré comme agissant en pleine connaissance de cause ?

(9) L'homme reproduit alors le comportement de ceux qui l’entourent, mais peut-on dire qu’il le veuille réellement ?

(10) Certes, celui qui naît avec une attirance vers le mal possède également en lui toutes les forces nécessaires pour surmonter son attirance. Pour autant, sa situation est-elle comparable à celle de l’homme sur lequel le mal n’exerce aucun attrait ?

(11) Que celle qui a été commise par inadvertance.

(12) Qui ne trouve pas en lui les forces de réintégrer le bon chemin.

(13) Et, qui, au final, a capitulé, dans sa lutte contre le mal. En pareil cas, une faute commise par inadvertance l’est-elle réellement ?

(14) Et, il était effectivement nécessaire de formuler cette affirmation.

(15) Quelles que soient les circonstances, comme on l’a indiqué ci-dessus. (16) Le désir de faire le mal, quel que soit, par ailleurs, le degré de responsabilité, est systématiquement l'élément le plus condamnable.

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