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Tanya - Likoutei Amarim - Chapitre 16

Likoutei Amarim Chapitre 16 _______________


פרק ט"ז


וזה כלל גדול בעבודת ה’ לבינונים


C’est là un grand principe dans le service de D.ieu des beinonim :


העיקר הוא למשול ולשלוט על הטבע שבחלל השמאלי


l’essentiel est de dominer et de maîtriser la nature de l’âme animale située dans le côté gauche [du cœur],


על ידי אור ה’ המאיר לנפש האלקית שבמוחו


au moyen de la lumière de D.ieu qui illumine l’âme divine située dans le cerveau,


ולשלוט על הלב


et de maîtriser les désirs engendrés par le cœur.


Pour parvenir à cette fin, le beinoni, outre la domination intrinsèque du cerveau sur le cœur, doit en appeler à l’aide de la lumière divine qui illumine son âme.


כשמתבונן במוחו בגדולת אין סוף ברוך הוא להוליד מבינתו רוח דעת ויראת ה’ במוחו


Et ce, en méditant dans son cerveau sur la grandeur du Ein Sof Béni soit-Il, pour engendrer, [à partir] de sa compréhension, un esprit de connaissance et une crainte de D.ieu dans son cerveau,


להיות סור מרע דאורייתא ודרבנן ואפילו איסור קל של דבריהם חס ושלום


de sorte qu’il se détourne du mal condamné par la Thora et par nos Sages, même d’un interdit mineur d’ordre rabbinique, à D.ieu ne plaise,


ואהבת ה’ בלבו בחלל הימני


et la méditation permet également d’engendrer un amour pour D.ieu se manifestant dans le côté droit de son cœur – le siège des facultés émotionnelles de l’âme divine,


בחשיקה וחפיצה לדבקה בו בקיום המצות דאורייתא ודרבנן ותלמוד תורה שכנגד כולן.


avec une passion et un désir de s’attacher à Lui par l’accomplissement des préceptes de la Thora et des Sages, et l’étude de la Thora qui équivaut à tous [les commandements réunis].


Il a déjà été souligné que, pour observer pleinement les commandements, c’est-à-dire les observer de tout son être, il faut être inspiré par l’amour pour D.ieu (afin d’accomplir les commandements positifs) et par la crainte de D.ieu (pour éviter la transgression d’interdits). Cet amour et cette crainte imprègnent ainsi les commandements observés. Pourtant, cela semble n’être vrai que lorsque cet amour et cette crainte deviennent révélés et ressentis dans le cœur. Que dire alors si, en dépit des efforts consentis pour la méditation sur la grandeur de D.ieu, le beinoni ne parvient pas à éveiller en lui pareils sentiments d’amour et de crainte ? Rabbi Chnéour Zalman va au-devant de cette question en établissant que même si l’amour et la crainte nés de la méditation restent dissimulés dans l’esprit et le cœur (dans un état appelé tevouna – un « amour intellectuel »), ils peuvent néanmoins imprégner l’accomplissement des commandements, comme s’ils étaient vraiment ressentis.


ויתר על כן צריך לידע כלל גדול בעבודה לבינונים


Plus encore, il est un [autre] grand principe dans le service divin du beinoni qu’il faut savoir :


שגם אם אין יד שכלו ורוח בינתו משגת להוליד אהבת ה’ בהתגלות לבו


même si son intellect et sa compréhension ne sont pas en mesure d’engendrer un amour pour D.ieu révélé en son cœur,


שיהיה לבו בוער כרשפי אש וחפץ בחפיצה וחשיקה ותשוקה מורגשת בלב לדבקה בו


de sorte que son cœur brûle comme des flammes ardentes avec un désir, une passion, et une aspiration à s’attacher à D.ieu ;


רק האהבה מסותרת במוחו ותעלומות לבו


mais que l’amour est enfoui dans son cerveau et dans les recoins de son cœur.


Rabbi Chnéour Zalman ajoute ici une note : il y observe que l’incapacité de révéler l’amour pour D.ieu dans le cœur n’est pas la preuve d’un manque qui affecterait la méditation ; cette incapacité peut être inhérente à la racine spirituelle de l’âme.


הגהה


NOTE


והסיבה לזה היא מפני היות המוחין שלו ונפש רוח נשמה שלו מבחינת עיבור והעלם תוך התבונה ולא מבחינת לידה והתגלות כידוע ליודעי ח”ן.


La raison de cette [inhibition] est que son intellect et les [niveaux de] néfech, roua’h et néchama [de son âme] relèvent du niveau [dit] de ‘gestation’ (ibbour) et de dissimulation au sein du niveau de la compréhension [supérieure], et non du niveau de ‘naissance’ (leida) et de révélation – comme le savent les familiers de la Sagesse Esotérique.


סוף הגהה


FIN DE LA NOTE


Voici une brève explication de ce qui vient d’être dit : Les émotions engendrées par l’intellect (par exemple l’amour pour D.ieu engendré par la méditation sur Sa grandeur) connaissent deux états : (1) celui dans lequel l’émotion est d’ores et déjà engendrée et révélée, figuré symboliquement par la naissance et (2) un état préalable, dans lequel l’émotion est encore partie intégrante de l’intellect, figuré par la gestation. Dans ce dernier, l’« émotion » consiste alors simplement en une inclination intellectuelle pour l’objet de la compréhension. Ces deux états existent également pour les attributs divins, dont les émotions humaines sont un reflet. Les attributs divins – les middot de bonté (‘Hessed), de sévérité (Guévoura), etc. qui existent de façon révélée, existent aussi à l’état caché (dans l’Intellect supérieur (Bina) qui est leur source). Or, l’âme, qui trouve sa source dans les attributs divins, reflète les caractéristiques de ces attributs. Ainsi, les âmes issues des attributs révélés, possèdent elles-mêmes cette qualité de révélation, c’est-à-dire qu’elles peuvent révéler leur amour pour D.ieu en sorte qu’il soit effectivement ressenti. Cette qualité, cependant, fait défaut chez les âmes qui ont pour origine ces attributs à l’état caché. Dès lors, leurs émotions restent dissimulées dans leur intellect. Rabbi Chnéour Zalman entreprend donc la description de l’amour pour D.ieu dissimulé dans l’intellect.


דהיינו שהלב מבין ברוח חכמה ובינה שבמוחו


Cela signifie que le cœur comprend avec l’esprit de sagesse et de compréhension dans le cerveau (au lieu d’être enflammé d’un amour pour D.ieu, le cœur éprouve seulement une compréhension de)


גדולת אין סוף ברוך הוא דכולא קמיה כלא חשיב ממש


la grandeur de D.ieu béni soit-Il, devant Qui tout est véritablement considéré comme néant.


אשר על כן יאתה לו יתברך שתכלה אליו נפש כל חי לידבק ולהכלל באורו.


C’est pourquoi, il Lui revient, Béni soit-Il, que l’âme de chaque être vivant aspire ardemment à Lui, [aspire] à s’attacher à Lui, et à être absorbée dans Sa lumière.


וגם נפשו ורוחו אשר בקרבו כך יאתה להן להיות כלות אליו בחשיקה וחפיצה לצאת מנרתקן הוא הגוף לדבקה בו


Il sied aussi à l’âme, aux néfech et roua’h qui sont en [la personne], d’aspirer à Lui avec un profond désir de quitter leur gaine qu’est le corps lequel enveloppe et voile l’âme comme une gaine pour s’attacher à Lui.


רק שבעל כרחן חיות הנה בתוך הגוף וצרורות בו כאלמנות חיות


Et les niveaux de néfech et roua’h de l’âme devraient aspirer si intensément à s’attacher à D.ieu que c’est seulement contre leur gré qu’ils vivraient dans le corps, attachés à lui comme des « veuves vivantes » (terme de la loi juive qui désigne les femmes qui n’ont pas de preuve formelle de la mort de leur mari et ne peuvent, de ce fait, se remarier).


ולית מחשבה דילהון תפיסא ביה כלל כי אם כאשר תפיסא ומתלבשת בתורה ובמצותיה


Dans leur état présent, leur pensée ne peut aucunement saisir D.ieu, si ce n’est quand elle saisit la Thora et ses commandements et s’en revêt. Par l’étude de la Thora et l’observance des commandements, on saisit la Sagesse et la Volonté divines, qui ne font qu’un avec D.ieu Lui-même,


כמשל המחבק את המלך הנזכר לעיל.


comme [l’illustre] l’allégorie de celui qui étreint le roi mentionnée précédemment.


Bien qu’il porte ses vêtements, c’est bien le roi qui, néanmoins, se trouve étreint. Ainsi, la Thora et les commandements, qui expriment la Volonté et la Sagesse de D.ieu, permettent à celui qui en fait l’étude et les met en pratique de saisir D.ieu Lui-même, malgré leur descente dans le monde physique,


ואי לזאת יאתה להן לחבקו בכל לב ונפש ומאד


Toutes ces réflexions amènent le beinoni à conclure qu’il leur convient donc (aux néfech et roua’h de son âme) d’étreindre [D.ieu] de tout leur cœur, âme et pouvoir,


דהיינו קיום התרי”ג מצות במעשה ובדבור ובמחשבה שהיא השגת וידיעת התורה כנזכר לעיל


c’est-à-dire, en pratique, d’accomplir les 613 commandements par l’action, la parole, et la pensée, [cette dernière] étant la compréhension et la connaissance de la Thora, comme il a déjà été expliqué dans les précédents chapitres, à savoir que par l’étude de la Thora et la pratique des commandements, on saisit D.ieu Lui-même, pour ainsi dire.


C’est donc la méditation sur la grandeur de D.ieu qui inspire l’accomplissement des commandements ; elle amène à prendre conscience que devrait être ressenti le profond désir de se lier à D.ieu, et ce lien ne peut être établi que par l’accomplissement des commandements.


הנה כשמעמיק בענין זה בתעלומות תבונות לבו ומוחו


[Par conséquent,] quand le beinoni médite sur cela dans les recoins de la compréhension de son cœur et de son cerveau.


ופיו ולבו שוין


et que sa bouche et son cœur sont en parfait accord, c’est-à-dire que ce que son cœur ressent trouve expression dans la parole,


שמקיים כן בפיו כפי אשר נגמר בתבונת לבו ומוחו


[c’est-à-dire] qu’il accomplit avec sa bouche, par la parole, la résolution issue de la compréhension de son cœur et de son cerveau,


דהיינו להיות בתורת ה’ חפצו ויהגה בה יומם ולילה בפיו


à savoir, concentrer son désir sur la Thora de D.ieu, en étudiant oralement jour et nuit,


וכן הידים ושאר אברים מקיימים המצות כפי מה שנגמר בתבונת לבו ומוחו


et de même, que ses mains et ses autres membres accomplissent les commandements conformément à la résolution issue de la compréhension de son cœur et de son cerveau,


הרי תבונה זו מתלבשת במעשה דבור ומחשבת התורה ומצותיה להיות להם בחינת מוחין וחיות וגדפין לפרחא לעילא


alors, quand il met en œuvre sa résolution, cette tevouna, ce sentiment intellectuel, qui ne peut être qualifié d’amour et de crainte au plein sens du terme, et est pour cette raison défini comme tevouna, littéralement « compréhension » – est revêtue de l’action, la parole et la pensée, qui relèvent de la Thora et de ses commandements, et constitue pour elles (l’action, la parole et la pensée) un niveau d’intellect, de vitalité, et d’« ailes » pour [leur permettre de] s’élever en haut,


Cette dernière expression fait référence à un principe énoncé par le Zohar selon lequel « la Thora sans amour et sans crainte (de D.ieu) ne s’élève pas en haut ». L’amour et la crainte sont donc les « ailes » de la Thora et des commandements réalisés.


כאלו עסק בהם בדחילו ורחימו ממש אשר בהתגלות לבו


L’amour et la crainte qui relèvent du niveau intellectuel de tevouna, bien qu’ils ne soient pas ressentis en son cœur, servent également d’« ailes » pour son étude de la Thora et son observance des commandements comme s’il s’y était employé avec un amour et une crainte révélés en son cœur,


(בחפיצה וחשיקה ותשוקה מורגשת בלבו ונפשו הצמאה לה’ מפני רשפי אש אהבתו שבלבו כנזכר לעיל)


(avec un désir, une passion, et une aspiration ressentis en son cœur, et une âme assoiffée de D.ieu du fait de son amour ardent [pour D.ieu] en son cœur, comme il a été expliqué plus haut) – à savoir que l’amour révélé pour D.ieu permet l’élévation de la Thora et des commandements accomplis, en imprégnant les actions de chaleur et de vitalité).


Toutefois, l’affirmation selon laquelle la forme d’amour qui relève du niveau de tevouna permet l’élévation de la Thora et des commandements doit être justifiée. En effet, ce sentiment d’amour n’étant pas révélé dans le cœur, quelle dimension apporte-t-il à l’accomplissement des commandements pour permettre l’élévation de ces derniers ? Rabbi Chnéour Zalman va maintenant répondre à cette question :


הואיל ותבונה זו שבמוחו ותעלומות לבו היא המביאתו לעסוק בהם


Car c’est cette tevouna dans son cerveau et les recoins de son cœur qui le conduit à s’employer [dans la Thora et les commandements],


ולולי שהיה מתבונן בתבונה זו לא היה עוסק בהם כלל אלא בצרכי גופו לבד


et s’il n’avait pas médité sur cette tevouna, il ne s’y serait absolument pas employé [dans la Thora et les commandements], mais [ne se serait occupé] que des besoins de son corps.


(וגם אם הוא מתמיד בלמודו בטבעו אף על פי כן אוהב את גופו יותר בטבעו)


(Même s’il est par nature assidu dans son étude, néanmoins, il éprouve naturellement un plus grand amour pour son corps.)


Comment cette assiduité prévaut-elle sur les demandes du corps auxquelles, cependant, il est, par nature, sensible ? C’est l’amour pour D.ieu, en l’occurrence, l’amour qui relève du niveau de tevouna et reste dissimulé, qui motive à étudier à Thora et à accomplir les commandements. C’est lui qui pourvoit cette étude et cet accomplissement des « ailes » nécessaires à leur élévation, comme si cette motivation provenait d’un amour révélé et ressenti dans le cœur.


וזה רמזו רבותינו ז”ל


Nos Sages, de mémoire bénie, firent allusion à ce principe, à savoir que l’amour qui relève du niveau de tevouna peut également apporter une élévation à l’étude de la Thora et à la pratique des commandements,


באמרם מחשבה טובה הקדוש ברוך הוא מצרפה למעשה


quand ils dirent : « le Saint Béni soit-Il joint une bonne pensée à l’acte ».


והוה ליה למימר מעלה עליו הכתוב כאלו עשאה.


Si cette déclaration de nos Sages devait uniquement être comprise dans son sens littéral, c’est-à-dire que D.ieu assimile la simple intention d’accomplir un commandement à l’acte quand il y a force majeure, il aurait dû être écrit : « L’Ecriture considère comme s’il l’avait effectivement fait ».


Pourquoi employer une expression indirecte : « D.ieu joint la pensée à l’acte », qui laisse entendre qu’un acte a été exécuté, mais qu’il reste détaché de la pensée, jusqu’à ce que D.ieu les rattache ?


אלא הענין


Toutefois, l’explication réside dans le principe précédemment exposé :


כי דחילו ורחימו שבהתגלות לבו הם המתלבשים במעשה המצות להחיותם לפרחא לעילא


c’est la crainte et l’amour révélés dans le cœur qui se revêtent de l’accomplissement des commandements, leur donnant vitalité pour qu’ils s’élèvent en haut,


כי הלב הוא גם כן חומרי כשאר אברים שהם כלי המעשה


car le cœur est, lui aussi, matériel, comme les autres membres du corps qui sont les instruments de l’accomplissement [des commandements].


C’est pourquoi, quand de l’amour est ressenti dans le cœur – ce qui indique que la révélation de l’âme s’est « matérialisée » au point d’être ressentie comme un sentiment d’amour du cœur de chair – cette révélation de l’âme, cet amour, peuvent également pénétrer les autres membres physiques du corps et s’exprimer à travers eux. Quand les membres agissent alors conformément à cet amour, celui-ci les imprègne de vitalité, car le cœur est la source de la vitalité de tous les membres, comme il va maintenant être expliqué.


אלא שהוא פנימי וחיות להם


Toutefois, [le cœur] est l’intériorité et la [source de] vitalité [des membres].


ולכן יכול להתלבש בהם להיות להם גדפין להעלותם.


Aussi, l’amour du cœur (lequel cœur, du fait de sa matérialité, est proche des autres membres et leur donne vitalité) peut-il se revêtir de [leurs actions], et constituer pour elles des « ailes » pour les élever.


De fait, on constate qu’un homme agissant par amour ressent l’effet de ce sentiment jusque dans ses membres ; comme il a déjà été expliqué, quand la révélation de l’âme s’exprime par un sentiment d’amour révélé, elle se matérialise de telle sorte qu’elle pénètre les autres membres du corps et donne alors une certaine vitalité à leurs actions.


אך הדחילו ורחימו שבתבונות מוחו ותעלומות לבו הנזכרים לעיל


Toutefois, la crainte et l’amour précédemment mentionnés, qui se situent au niveau de la « tevouna » du cerveau et des recoins du cœur,


גבהו דרכיהם למעלה מעלה מבחינת המעשה


sont d’un ordre bien plus élevé que le niveau de l’« action ».


ואי אפשר להם להתלבש בבחינת מעשה המצות להיות להם בחינת מוחין וחיות להעלותן לפרחא לעילא


Ils ne peuvent donc pas se revêtir de l’accomplissement des commandements, et devenir pour eux une force intellectuelle et une vitalité pour les élever en haut,


L’incapacité de cet amour à s’exprimer au-delà de l’intellect – ce dernier étant plus spirituel que les autres membres – montre que la révélation de l’âme présente dans l’amour qui relève du niveau de tevouna ne s’est pas suffisamment matérialisée pour pénétrer les autres membres plus matériels. Comme on peut le remarquer, quand telles actions d’un homme ne sont pas dictées par le désir de son cœur, mais simplement par la conscience de devoir agir de la sorte, elles manquent de vitalité. Il en est de même de l’amour et de la crainte qui relèvent du niveau de tevouna. Ils sont si éloignés des membres qu’ils ne peuvent vivifier l’accomplissement des commandements et les élever.


אם לא שהקדוש ברוך הוא מצרפן ומחברן לבחינת המעשה


n’était que D.ieu les joint et les unit à l’action, pour lui servir d’« ailes ».


והן נקראות בשם מחשבה טובה כי אינן דחילו ורחימו ממש בהתגלות לבו


Ils – cet amour et cette crainte du niveau de tevouna – sont désignés par [l’expression] « bonne pensée », car ils ne sont pas de véritables [sentiments d’]amour et [de] crainte révélés dans son cœur,


כי אם בתבונת מוחו ותעלומות לבו כנזכר לעיל


mais ils se situent seulement au niveau de la compréhension de son cerveau et des recoins de son cœur, comme il a déjà été expliqué (puisqu’ils s’expriment seulement au niveau de l’esprit, ils sont appelés « bonne pensée »).


C’est donc à cette idée que les Sages, de mémoire bénie, firent allusion quand ils énoncèrent le principe selon lequel « D.ieu joint une bonne pensée à l’acte ». D.ieu joint la « bonne pensée » – l’amour et la crainte qui relèvent du niveau de tevouna, à la bonne action, (accomplie effectivement), de sorte que cette dernière n’est pas séparée de la pensée, mais est élevée par elle. Dans la note suivante, Rabbi Chnéour Zalman observe que cette idée apparaît également dans la kabbale, en termes de Séfirot (attributs divins). On peut donc en induire le principe équivalent pour le service divin.


הגהה


NOTE


וכמו שכתוב בזוהר ועץ חיים דתבונה אותיות ב”ן וב”ת שהן דחילו ורחימו


Il est également écrit dans le Zohar et dans le Ets ‘Haïm, que le mot hébreu tevouna est constitué des lettres qui forment les mots ben et bat (« le fils » et « la fille », qui symbolisent, en termes de sentiments humains, l’amour et la crainte).


ולפעמים התבונה יורדת להיות מוחין בנוקבא דזעיר אנפין שהן אותיות התורה והמצות


Parfois, [le niveau de] tevouna descend pour devenir l’intellect dans [l’élément] féminin de Zeer Anpin (littéralement « le petit visage » : l’ensemble des middot, les attributs divins, qui sont désignés dans les textes de la kabbale par ce terme, le niveau féminin correspondant au dernier de ces attributs, l’attribut de Malkhout), lequel fait référence, au niveau humain, aux lettres de la Thora et des commandements.


L’ordre naturel serait que la tevouna descende au préalable vers le « petit visage » (les middot), puis, vers « le niveau féminin » (l’attribut de Malkhout). Toutefois, le flux de Bina atteint parfois le niveau de Malkhout directement, sans passer par le niveau des middot. De même, dans le service divin, le processus naturel voudrait que la compréhension engendrée par la méditation donne naissance à des sentiments d’amour et de crainte qui, à leur tour, s’exprimeraient dans l’observance des commandements. Toutefois, il est un autre ordre dans lequel la tevouna atteint directement les actes.


והמשכיל יבין


L’initié comprendra.


Cette note et les termes kabbalistiques mentionnés seront éclaircis ultérieurement.


סוף הגהה


FIN DE LA NOTE


Rabbi Chnéour Zalman va maintenant expliquer que la jonction que D.ieu opère entre la « bonne pensée » qui relève du niveau de tevouna et les bonnes actions permet l’élévation de ces dernières jusqu’au monde spirituel de Bria, désigné dans les textes de la kabbale comme un « monde de compréhension » où s’élèvent toutes les mitsvot imprégnées d’un amour et d’une crainte révélés par la méditation sur la grandeur de D.ieu. Cependant, même sans cette jonction du niveau de tevouna aux actes, l’étude de la Thora et l’accomplissement des commandements s’élèvent jusqu’au monde de Yétsira, désigné comme « un monde de sentiments », et ce, au moyen de l’amour et de la crainte de D.ieu enfouis dans le cœur de chaque juif.


אך צירוף זה מצרף הקדוש ברוך הוא כדי להעלות מעשה המצות ועסק התורה הנעשים על ידי מחשבה טובה הנ”ל עד עולם הבריאה


Mais D.ieu réalise cette jonction [de la tevouna à l’action] afin d’élever l’accomplissement des commandements et l’étude de la Thora effectués du fait de [l’influence de] la « bonne pensée mentionnée précédemment » (c’est-à-dire des sentiments qui relèvent du niveau de tevouna) jusqu’au monde de Bria,


מקום עליית התורה והמצות הנעשים על ידי דחילו ורחימו שכליים אשר בהתגלות לבו ממש


[niveau] où s’élèvent [l’étude de] la Thora et [l’accomplissement] des commandements qui résultent de l’amour et de la crainte engendrés par l’intellect, lesquels sont révélés dans le cœur.


אבל בלאו הכי נמי עולים לעולם היצירה על ידי דחילו ורחימו טבעיים המסותרים בלב כל ישראל בתולדותם כמו שכתוב לקמן באריכות


Néanmoins, même sans cela, sans cette jonction, ils s’élèvent jusqu’au monde de Yétsira, en vertu de la crainte et de l’amour pour D.ieu naturels dissimulés dans le cœur de tous les juifs de naissance, comme il sera longuement expliqué plus loin.


En résumé, même celui qui n’est pas à même de susciter un sentiment d’amour et de crainte révélés en son cœur peut servir D.ieu, d’un service parfait, au moyen des sentiments qui relèvent du niveau de tevouna. Son étude de la Thora comme son accomplissement des mitsvot parviennent ainsi au même niveau d’élévation que ceux qui sont inspirés par un amour et une crainte de D.ieu révélés.

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