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Tanya - Likoutei Amarim - Chapitre 39

Likoutei Amarim Chapitre 39 _______________


Dans le précédent chapitre, Rabbi Chnéour Zalman a expliqué la comparaison que font nos Sages entre l’acte concret d’une mitsva et un corps d’une part, entre la kavana (l’intention qui anime cet accomplissement) et une âme d’autre part. Deux formes de kavana, correspondant aux deux catégories d’êtres animés par une âme, l’animal et l’homme, peuvent être distinguées. Le plus haut degré de kavana résulte d’une méditation intellectuelle sur la grandeur de D.ieu. Cette méditation éveille dans le cœur des sentiments d’amour et de crainte qui ont pour corollaire la volonté de s’attacher à Lui. Or, cette volonté détermine l’observance de la Thora et des commandements par laquelle elle peut effectivement s’accomplir. C’est cette volonté qui est alors la kavana de celui qui observe la Thora et les commandements. Une telle kavana, née d’un acte volontaire, est comparable à l’âme de l’homme, être doué de discernement et du libre arbitre. Le degré inférieur de kavana procède de l’éveil de l’amour et de la crainte innés de l’âme à l’égard de D.ieu. Une telle kavana est semblable à l’âme de l’animal, gouverné par son instinct naturel. Rabbi Chnéour Zalman ouvre le Chapitre trente-neuf en analysant la raison pour laquelle les anges, dont les sentiments de crainte et d’amour de D.ieu sont naturels, sont appelés métaphoriquement des « animaux ».


פרק ל״ט


ומפני זה גם כן נקראים המלאכים בשם חיות ובהמות, כדכתיב: ופני אריה אל הימין וגו׳ ופני שור מהשמאל וגו׳


Et pour cela les anges aussi sont qualifiés de « bêtes » et d’« animaux », ainsi qu’il est dit : « et la face d’un lion sur la droite du char céleste, etc. et la face d’un bœuf à la gauche, etc. »


Les anges qui composent le char divin portant le « trône céleste » sont donc désignés par des noms d’animaux (lion, bœuf). Pourquoi ?


לפי שאינם בעלי בחירה, ויראתם ואהבתם היא טבעית להם, כמו שכתוב ברעיא מהימנא, פרשת פינחס


Car ils ne possèdent pas le libre arbitre le pouvoir de choisir entre le bien et le mal, dont l’homme est doué. Et leur crainte et leur amour de D.ieu sont naturels chez eux et n’ont pas besoin d’être engendrés par la réflexion, comme il est écrit dans le Raya Méhemna (Section Pin’has). Leur amour et leur crainte de D.ieu étant naturels et instinctifs, ils sont comparés à des animaux.


ולכן מעלת הצדיקים גדולה מהם, כי מדור נשמות הצדיקים הוא בעולם הבריאה, ומדור המלאכים בעולם היצירה


C’est pourquoi la grandeur des tsaddikim est supérieure à la leur : car la demeure des âmes des tsaddikim est dans le monde de Bria (Création), alors que la demeure des anges est dans le monde de Yétsira (Formation) qui est inférieur (*).


Comme il va être expliqué, l’amour et la crainte intellectuels sont rattachés au monde spirituel de Bria, monde de la connaissance et de la compréhension. L’amour et la crainte naturels et instinctifs sont, quant à eux, rattachés au monde spirituel de Yétsira, monde des émotions. Mais avant de poursuivre son explication, Rabbi Chnéour Zalman apporte une nuance à ce qui vient d’être dit en notant que le rapport établi entre les anges et le monde de Yétsira concerne les anges « ordinaires ». Il existe cependant une catégorie d’anges plus élevés qui appartiennent au monde de Bria, car leur service de D.ieu résulte de leur perception aiguë de la Divinité.


הגהה


NOTE


והיינו בסתם מלאכים, אבל יש מלאכים עליונים בעולם הבריאה, שעבודתם בדחילו ורחימו שכליים


Cela concerne seulement les anges ordinaires. Mais il y a des anges supérieurs dans le monde de Bria, dont le service [de D.ieu] relève de la crainte et de l’amour intellectuel,


כמו שכתוב ברעיא מהימנא שם, שיש שני מיני חיות הקדש, טבעיים ושכליים, וכמו שכתוב בעץ חיים


ainsi qu’il est écrit dans le Raya Méhemna, ibid., il existe deux sortes de saints ‘Hayot, [ceux dont l’amour et la crainte de D.ieu sont] naturels et [ceux dont les sentiments sont] intellectuels, comme cela est expliqué dans le Ets ‘Haïm.


סוף הגהה


FIN DE LA NOTE


En résumé, la demeure des âmes des tsaddikim, qui servent D.ieu avec des émotions suscitées par la réflexion intellectuelle, se situe dans le monde de Bria, alors que la demeure des anges inférieurs, dont l’amour et la crainte sont purement naturels, se situe dans le monde de Yétsira. Rabbi Chnéour Zalman montre à présent le lien entre amour et crainte nés de l’intellect et le monde de Bria d’une part, amour et crainte naturels et le monde de Yétsira d’autre part.


והבדל שביניהם הוא


La différence entre [les mondes de Bria et Yétsira] est que :


כי בעולם היצירה, מאירות שם מדותיו של אין סוף ברוך הוא לבדן, שהן אהבתו ופחדו ויראתו כו׳


dans le monde de Yétsira, seules les middot (attributs émotionnels) du Ein Sof brillent, à savoir l’amour [de D.ieu], la peur et la crainte de Lui… (c’est-à-dire les Séfirot de ‘Hessed, la bonté qui correspond à l’amour, Guevoura, la sévérité qui correspond à la crainte et la peur, et les autres middot),


וכמו שכתוב [בתיקונים ועץ חיים] דשית ספירין מקננין ביצירה


ainsi qu’il est écrit (dans les Tikounei Zohar et dans le Ets ‘Haïm) : les six Séfirot (c’est-à-dire les six middot ou facultés émotionnelles, depuis ‘Hessed jusqu’à Yessod) « nichent » (c’est-à-dire brillent) dans le monde de Yétsira.


Car les quatre Partsoufim (visages) du monde d’Atsilout, que sont a) ‘Hokhma, b) Bina, c) Zeer Anpine (les middot) et d) Malkhout, brillent chacun respectivement dans les quatre mondes Atsilout, Bria, Yétsira, Assia, constituant le principe divin de chacun de ces mondes. Ainsi, le monde d’Atsilout est celui de l’annulation totale devant le Divin qui y est perçu comme seule et unique existence. Cette perception relève de ‘Hokhma, comme expliqué dans la note du Tanya au Chapitre trente-cinq. Dans le monde de Bria (appelé « Monde du trône » en référence au trône céleste dans la vision du char divin d’Ezéchiel), brille la Séfira de Bina : il s’agit donc du monde de la compréhension, qui distingue les âmes et les anges qui sont issus de ce monde. Les six middot qui brillent dans le monde de Yétsira en font le monde des émotions : le service de D.ieu des anges et âmes de ce monde est donc caractérisé par son intensité émotionnelle. Enfin, la Séfira de Malkhout, l’attribut de souveraineté divine laquelle suscite la soumission de ses sujets, brille dans le monde d’Assia : le service de D.ieu y consiste donc en l’acceptation du joug divin. Pour en revenir au texte, les attributs divins (middot) prédominent dans le monde de Yétsira.


ולכן זאת היא עבודת המלאכים, תמיד יומם ולילה לא ישקוטו, לעמוד ביראה ופחד וכו׳


C’est pourquoi, tel est le service des anges qui appartiennent au monde de Yétsira : il consiste à se tenir avec crainte et peur [de D.ieu] continuellement, jour et nuit, sans jamais cesser.


והיינו כל מחנה גבריאל, שמהשמאל


Cela [concerne] tout le camp des anges de Gabriel, qui est sur la « gauche ». La « gauche » représente l’attribut de Guevoura, qui évoque la crainte et la peur.


ועבודת מחנה מיכאל היא האהבה כו׳


Et le service du camp des anges de Mikhaël, consiste en l’amour [de D.ieu]…


Etant donné que les émotions prédominent dans ce monde, le service divin des créatures qui appartiennent à Yétsira relève aussi de l’émotion.


אבל בעולם הבריאה מאירות שם חכמתו ובינתו ודעתו של האין סוף ברוך הוא, שהן מקור המדות, ואם ושרש להן


Mais dans le monde de Bria, brillent les ‘Hokhma, Bina et Daat (facultés intellectuelles) du Ein Sof, qui sont la source des facultés émotionnelles, leur « mère » et leur racine,


וכדאיתא בתקונים דאימא עילאה מקננא בתלת ספירן בכרסיא, שהוא עולם הבריאה


ainsi qu’il est écrit dans les Tikounei Zohar, Ima Ilaa (littéralement : « La Mère supérieure », appellation qui fait référence à la Séfira de Bina du monde d’Atsilout) « niche », c’est-à-dire illumine dans « le Trône » c’est-à-dire le monde de Bria, avec les trois Séfirot que sont ‘Hokhma, Bina et Daat du monde d’Atsilout.


ולכן הוא מדור נשמות הצדיקים, עובדי ה׳ בדחילו ורחימו הנמשכות מן הבינה ודעת דגדולת אין סוף ברוך הוא


Et par conséquent dès lors que les facultés intellectuelles (‘HaBaD) du Ein Sof illuminent le monde de Bria, il est la demeure des âmes des tsaddikim qui servent D.ieu avec une crainte et un amour qui procèdent de la compréhension et de la connaissance de la grandeur du Ein Sof ;


שאהבה זו נקרא רעותא דלבא, כנזכר לעיל


cet amour est appelé réouta déliba (« volonté, désir du cœur », il s’agit là d’un désir engendré par l’intellect, par opposition à la volonté qui se place au-dessus de la réflexion), comme dit plus haut.


ומרעותא דלבא נעשה לבוש לנשמה בעולם הבריאה, שהוא גן עדן העליון,


Et de cette volonté du cœur se forme un vêtement pour l’âme dans le monde de Bria, qui est le Jardin d’Eden supérieur,


Le plaisir offert par le Jardin d’Eden – où « les justes sont assis et profitent du rayonnement de la Chekhina » – consiste en la perception de la grandeur de D.ieu et récompense le travail spirituel (rattaché à la compréhension et la méditation) de réouta déliba.


כדלקמן, וכמו שכתוב בזהר, ויקהל


comme il sera expliqué par la suite, et ainsi qu’il est écrit dans le Zohar, [Section] Vayakel.


Rabbi Chnéour Zalman précise maintenant ce qui vient d’être dit : la place des âmes des tsaddikim dans le monde de Bria ne se rapporte pas à l’âme dans son ensemble, mais seulement à la dimension de néchama qui est en elle (niveau le plus élevé parmi les trois niveaux d’âme : néfech, roua’h et néchama). Le niveau de néchama se rapporte à l’intellect (selon le verset : « le souffle (néchama) du Tout-Puissant les rend intelligent »), plus précisément, au degré supérieur de perception intellectuelle (selon la terminologie kabbalistique : Mo’hine deGadlout) du Divin. Cette perception du Divin qui relève du niveau de néchama ne fait pas appel à des analogies ou à des termes anthropomorphiques : elle est par conséquent qualifiée de « supérieure » et les émotions qui en résultent sont, elles aussi, essentiellement intellectuelles. Le service de D.ieu qui appartient au niveau de néchama se rattache donc au monde de Bria, monde de l’intellect, qui accueille dès lors le niveau de néchama des tsaddikim. Le niveau de roua’h de l’âme de ces tsaddikim, en revanche, dont le travail est essentiellement celui des émotions (amour et crainte de D.ieu), trouve sa place dans le monde émotionnel de Yétsira.


אך היינו דווקא נשמות ממש


Toutefois, ce qui vient d’être dit, concernant la demeure des âmes des tsadddikim en Bria, s’applique seulement aux néchamot véritablement, c’est-à-dire au niveau d’âme de néchama,


שהן בחינת מוחין דגדלות אין סוף ברוך הוא


qui consistent en une « perception intellectuelle supérieure » (Mo’hine deGadlout) du Ein Sof.


אבל בחינת הרוח של הצדיקים


Mais le niveau de roua’h de ces tsaddikim (qui se rattache aux émotions),


וכן שאר כל נשמות ישראל, שעבדו את ה׳ בדחילו ורחימו המסותרות בלב כללות ישראל


ainsi que toutes les autres âmes d’Israël, qui servent D.ieu avec la crainte et l’amour innés dissimulés dans le cœur de tout Israël, et non avec des sentiments engendrés par l’intellect,


אין עולות לשם רק בשבת וראש חודש לבד


ne s’élèvent [au Jardin d’Eden supérieur du monde de Bria] que le chabbat et jour de Néoménie uniquement,


דרך העמוד שמגן עדן התחתון לגן עדן העליון, שהוא עולם הבריאה, הנקרא גן עדן העליון


par le biais du pilier [qui s’élève] du Jardin d’Eden inférieur (Yétsira) au Jardin d’Eden supérieur,


להתענג על ה׳ וליהנות מזיו השכינה


pour se délecter en D.ieu et tirer profit du rayonnement de la Chekhina.


Un tel plaisir dans le Divin existe essentiellement dans le Jardin d’Eden supérieur, du monde de Bria, dans la mesure où le plaisir que l’âme y éprouve vient de sa perception et de sa compréhension du Divin selon ses capacités.


כי אין הנאה ותענוג לשכל נברא אלא במה שמשכיל ומבין ויודע ומשיג בשכלו ובינתו


Car l’intellect d’un être créé n’a de profit et de plaisir que de ce qu’il comprend avec ses facultés de ‘Hokhma, Bina et Daat (auxquelles renvoient les trois expressions ici employées par le Tanya : « ce qu’il conçoit, comprend et connaît »),


מה שאפשר לו להבין ולהשיג מאור אין סוף ברוך הוא,


selon ce qu’il lui est possible de comprendre et de saisir de la lumière du Ein Sof,


על ידי חכמתו ובינתו יתברך המאירות שם, בעולם הבריאה


au moyen des [attributs de] ‘Hokhma et Bina [de D.ieu] (c’est-à-dire des Séfirot de ‘Hokhma et Bina du monde d’Atsilout, qui sont rattachées à D.ieu), qui brillent là dans le monde de Bria.


Dans le monde de Bria, brillent les Séfirot de ‘Hokhma et Bina d’Atsilout, ce qui permet aux âmes qui se trouvent dans le Jardin d’Eden supérieur de percevoir et de saisir la lumière du Ein Sof, suscitant leur plaisir. Ainsi les autres âmes peuvent-elles, elles aussi, se délecter de la perception du Divin.


ומה שזוכות נשמות אלו לעלות למעלה מהמלאכים,


Et ce pourquoi ces âmes (dont le service de D.ieu était empreint d’un amour et d’une crainte naturels) méritent de s’élever plus haut que les anges,


Comme dit plus haut, le service spirituel des anges est essentiellement émotionnel et ils appartiennent pour cette raison au monde de Yétsira. Ils n’ont cependant pas le privilège de connaître une élévation dans le monde de Bria comme les âmes,


אף שעבדו בדחילו ורחימו טבעיים לבד


bien que [ces âmes elles aussi] aient servi D.ieu d’un amour et d’une crainte naturels à la manière des anges,


היינו שעל ידי דחילו ורחימו שלהם, אתכפיא סטרא אחרא המלובשת בגופם


c’est parce que par la crainte et l’amour [de ces âmes pour D.ieu], la sitra a’hara revêtue dans leur corps a été soumise,


בין בבחינת סור מרע, לכבוש התאוות ולשברן


tant dans le domaine de « Détourne-toi du mal » (celui de refuser l’interdit et ainsi) conquérir et briser les désirs issus de la sitra a’hara en empêchant leur expression en acte, en parole ou même en pensée, par crainte de D.ieu,


ובין בבחינת ועשה טוב, כנזכר לעיל


que dans le domaine de « Fais le bien » (l’accomplissement de mitsvot et de bonnes actions déterminé par l’amour de D.ieu, malgré la volonté opposée de l’âme animal, enracinée dans la sitra a’hara), comme dit plus haut.


והם היו בעלי בחירה, לבחור ברע, חס ושלום


Or, [ces âmes] durant leur vie physique disposaient du libre arbitre pour choisir le mal, à D.ieu ne plaise,


ובחרו בטוב, לאכפיא לסטרא אחרא, לאסתלקא יקרא דקודשא בריך הוא כו׳ כיתרון האור כו׳, כנזכר לעיל


et elles choisirent le bien – subjuguant la sitra a’hara, de sorte que la gloire de D.ieu soit élevée… [dans tous les mondes], avec une élévation semblable à la supériorité de la lumière [qui émerge de l’obscurité], comme expliqué précédemment. Par le travail de ces âmes brisant l’obscurité de la sitra a’hara, la lumière de la sainteté se trouve accrue.


Ainsi, en dépit de la dimension naturelle de leur amour et de leur crainte de D.ieu, leur travail est supérieur à celui des anges en ce sens qu’il fait intervenir leur libre arbitre (dont les anges sont dépourvus). Seules les âmes ont par conséquent le mérite de connaître par moments une élévation dans le Jardin d’Eden supérieur. Rabbi Chnéour Zalman fait dans la suite du texte la distinction entre les différentes demeures des âmes et l’emplacement de leur service divin (c’est-à-dire les accomplissements de l’âme dans l’étude de la Thora et la pratique des mitsvot). L’âme réside dans le monde de Bria ou de Yétsira, selon le cas ; cependant, il faut soigneusement distinguer entre, d’une part, le monde lui-même (de Bria ou Yétsira) qui appartient à la dimension d’être créé, de yech, c’est-à-dire d’ « existence séparée » si l’on peut ainsi s’exprimer, et, d’autre part, les Séfirot qui correspondent à la dimension du Divin inhérente à ce même monde. Ainsi, la demeure de l’âme se situe dans le « monde » de Bria ou Yétsira (selon la nature de son service divin), que l’on appelle aussi « Palais », alors que la Thora et les mitsvot qu’elle a accomplies, c’est-à-dire le service divin effectué ici-bas, s’élève vers les Séfirot de ce monde et se trouve ainsi absorbé dans le Ein Sof. L’âme, quant à elle, se délecte du rayonnement de la Thora qu’elle a étudiée et des mitsvot accomplies et qui se sont élevées vers les Séfirot. Il ne s’agit là, certes, que d’un infime rayonnement, mais dont la perception suscite en elle le plaisir « du Jardin d’Eden ».


והנה כל זה הוא במדור הנשמות ומקום עמידתן


Or, tout cela concerne la demeure des âmes et l’endroit où elles se trouvent.


Les âmes se tiennent parfois, comme le chabbat ou les jours de Néoménie, hors de leur demeure, d’où l’expression : « l’endroit où elles se trouvent ».


אך תורתן ועבודתן נכללות בי׳ ספירות, שהן בחינת אלקות, ואור אין סוף מתייחד בהן בתכלית היחוד


Cependant, leur étude de la Thora et leur service divin deviennent véritablement absorbés dans les dix Séfirot, qui sont du domaine du Divin et qui sont unies dans une union parfaite avec la lumière du Ein Sof (la lumière du Ein Sof qui brille dans un monde devient parfaitement unie avec les Séfirot de ce monde).


והיינו בי׳ ספירות דבריאה על ידי דחילו ורחימו שכליים, ובי׳ ספירות דיצירה על ידי דחילו ורחימו טבעיים


Cela veut dire que la Thora et le service divin s’élèvent dans les dix Séfirot du monde de Bria quand ils sont motivés par une crainte et un amour intellectuels, et dans les dix Séfirot du monde de Yétsira quand ils sont motivés par une crainte et un amour naturels.


ובתוכן מלובשות י׳ ספירות דאצילות, ומיוחדות בהן בתכלית


A l’intérieur d’elles (des Séfirot de Bria et de Yétsira) sont revêtues les dix Séfirot du monde d’Atsilout et elles sont totalement unies avec elles.


Les dix Séfirot du monde d’Atsilout se revêtent et sont parfaitement unies avec les dix Séfirot du monde de Bria et, par leur biais, avec les dix Séfirot de Yétsira.


וי׳ ספירות דאצילות מיוחדות בתכלית במאצילן, אין סוף ברוך הוא


Et les dix Séfirot d’Atsilout sont parfaitement unies avec Celui dont elles émanent, le Ein Sof, Béni soit-Il.


Il en ressort que, par son ascension dans les dix Séfirot de Bria ou Yétsira, la Thora et le service divin de l’âme deviennent parfaitement unis au Ein Sof.


מה שאין כן הנשמות אינן נכללות באלקות די׳ ספירות


En revanche, les âmes elles-mêmes ne sont pas absorbées dans le Divin des dix Séfirot ;


אלא עומדות בהיכלות ומדורין דבריאה או יצירה


plutôt, elles se tiennent dans les « palais » et « demeures » des mondes de Bria ou Yétsira, lesquels palais appartiennent à la dimension de « monde », d’ « existence séparée », et ne sont pas unis avec le Divin comme les Séfirot.