Likoutei Amarim Chapitre 53 _______________
Au Chapitre cinquante-deux, Rabbi Chnéour Zalman a expliqué que la lumière de la Chekhina, qui transcende la création, doit être enveloppée d’un « vêtement » pour y rayonner : ce vêtement est la Thora. Dans chaque monde, le niveau de mo’hine et de la Thora de ce monde, c’est-à-dire les Séfirot de ‘Hokhma, Bina et Daat (‘HaBaD), constitue le Palais du Saint des saints dans lequel repose la Chekhina. Après la descente de ‘HaBaD (dans lequel réside la Chekhina) au plan de Malkhout d’un monde particulier, sont créés les êtres et objets de ce monde-là. De surcroît, par l’investissement de ‘HaBaD dans Malkhout, la lumière de la Chekhina descend également pour rayonner dans le Palais du Saint des saints (‘HaBaD) du monde de rang inférieur. Ce processus s’applique à tous les mondes, y compris au monde d’Assia spirituel. Dans ce dernier chapitre du Likoutei Amarim, Rabbi Chnéour Zalman explique comment la lumière de la Chekhina illumine ce monde matériel : à l’époque du premier et du second Temples, la Chekhina résidait dans le Saint des saints. Aujourd’hui, elle trouve sa place dans l’étude de la Thora et l’accomplissement des mitsvot. Rabbi Chnéour Zalman va distinguer la qualité de la lumière de la Chekhina qui brillait dans le premier Temple de celle qui brillait dans le second Temple et de celle enfin qui illumine à travers la Thora et les mitsvot.
פרק נ״ג
והנה כשהיה בית ראשון קיים, שבו היה הארון והלוחות בבית קדשי קדשים,
Or, lorsque le premier Temple existait, dans lequel se trouvaient l’arche [sainte] et les Tables [de la Loi] à l’intérieur du Saint des saints,
היתה השכינה, שהיא מלכות דאצילות, שהיא בחינת גילוי אור אין סוף ברוך הוא
la Chekhina, qui est Malkhout d’Atsilout, c’est-à-dire la dimension de la révélation de la lumière Infinie, dans laquelle la lumière Infinie et qui transcende les mondes se révèle dans ces mondes,
שורה שם, ומלובשת בעשרת הדברות
y reposait (dans le Saint des saints) et était revêtue des Dix Commandements gravés sur les Tables de la Loi déposées dans l’arche,
ביתר שאת ויתר עז, בגילוי רב ועצום יותר, מגילויה בהיכלות קדשי קדשים שלמעלה בעולמות עליונים
avec plus d’élévation, plus de force et une révélation bien plus grande et plus intense que sa révélation dans les Palais des « Saint des saints » en haut dans les mondes supérieurs.
Dans le texte qui suit, le Tanya montre cette supériorité de la révélation de la Chekhina dans le Saint des saints à l’intérieur du Temple. Cette supériorité présente deux aspects : d’une part, la lumière divine révélée au travers des Dix Commandements gravés sur les Tables transcendait tous les mondes supérieurs ; d’autre part, cette lumière ne suivait pas dans sa descente l’ordre de la chaîne processionnelle des mondes.
כי עשרת הדברות הן כללות התורה כולה
Car les Dix Commandements sont l’ensemble de la Thora toute entière,
Les Dix Commandements comprennent l’ensemble des 613 mitsvot de la Thora (comme le montre par ailleurs le texte des Azarot du Rav Saadia Gaon).
דנפקא מגו חכמה עילאה, דלעילא לעילא מעלמא דאתגליא
laquelle procède de ‘Hokhma Ilaa (‘Hokhma du monde d’Atsilout) qui est bien plus haut que le Monde de la révélation.
C’est-à-dire bien plus haut que Malkhout, le degré de la Chekhina, appelé « monde de la révélation » puisqu’il s’agit de la révélation de l’Infinie lumière à l’intérieur des mondes. On a dit précédemment que c’est précisément pour cette raison que la Thora peut servir de vêtement pour la lumière de la Chekhina sans être totalement effacée en elle. Néanmoins, la Thora n’exerce cette fonction de vêtement que lorsqu’elle descend à un plan inférieur à celui de la Chekhina : de cette dernière elle voile alors la lumière en sorte qu’elle puisse être reçue. Mais, s’agissant des Dix Commandements tels qu’ils sont gravés sur les Tables de la Loi, la Thora n’a pas suivi une descente ordonnée selon la chaine processionnelle des mondes : elle demeure encore à un niveau qui transcende les mondes supérieurs, comme il va être montré.
וכדי לחקקן בלוחות אבנים גשמיים, לא ירדה ממדרגה למדרגה כדרך השתלשלות העולמות עד עולם הזה הגשמי
Et afin de graver [les Dix Commandements] sur les tables de pierre physiques, ‘Hokhma Ilaa, qui est la Thora, n’est pas descendue de niveau en niveau suivant la chaîne processionnelle des mondes jusqu’à ce monde matériel.
Généralement, la lumière divine doit tout d’abord traverser la chaîne processionnelle descendante des mondes supérieurs de Yétsira et d’Assia spirituels, après quoi seulement elle peut descendre en ce monde matériel.
כי עולם הזה הגשמי מתנהג בהתלבשות הטבע הגשמי
Car ce monde matériel est conduit par le biais du vêtement de la nature matérielle, c’est-à-dire que l’influx divin qui descend en ce monde est voilé par le vêtement de la nature.
En revanche, précise maintenant le texte, les Tables elles-mêmes ainsi que lettres qui y étaient gravées étaient divines : le Divin lui-même – et non la nature – y était perçu.
והלוחות מעשה אלקים המה והמכתב מכתב אלקים הוא
[Mais] s’agissant des tables, il est dit que les Tables sont l’œuvre de D.ieu et l’écriture est l’écriture de D.ieu,
שלמעלה מהטבע של עולם הזה הגשמי הנשפע מהארת השכינה שבהיכל קדשי קדשים דעשיה, שממנה נמשך אור וחיות לעולם העשיה, שגם עולם הזה בכללו
au-delà de la nature de ce monde matériel, qui reçoit l’influx du rayonnement de la Chekhina [tel qu’il se trouve] dans le Palais du Saint des saints du monde d’Assia [puisque] c’est de ce [rayonnement] que procède la lumière et vitalité pour le monde d’Assia dont fait également partie ce monde-là.
Ce monde-là, matériel, fait partie du monde général d’Assia qui reçoit sa vitalité du rayonnement de la Chekhina telle qu’elle est dans le palais du Saint des saints d’Assia (c’est-à-dire revêtue de Malkhout d’Assia, comme expliqué précédemment). Concernant les Tables de la Loi, cependant, le Divin n’est pas descendu selon l’ordre établi.
אלא בחינת חכמה עילאה דאצילות, שהיא כללות התורה שבי׳ הדברות, נתלבשה במלכות דאצילות ודבריאה לבדן
Plutôt, le niveau de ‘Hokhma Ilaa d’Atsilout, qui est l’ensemble de la Thora [contenue] dans les Dix Commandements, s’est revêtu de Malkhout d’Atsilout et de Bria seulement sans autre vêtement dans les mondes inférieurs,
והן לבדן המיוחדות באור אין סוף שבתוכן
et elles seules (‘Hokhma d’Atsilout, telle qu’elle est revêtue de Malkhout d’Atsilout et de Malkhout de Bria, sans autre vêtement), unies avec la lumière du Ein Sof qui est en elles,
הן הנקראות בשם שכינה השורה בקדשי קדשים דבית ראשון, על ידי התלבשותה בי׳ הדברות, החקוקות בלוחות שבארון בנס
sont appelées la Chekhina qui résidait dans le Saint des saints du premier Temple, en se revêtant des Dix Commandements gravés de manière miraculeuse sur les Tables déposées dans l’arche
Comme les Sages l’enseignent, les lettres mêm final (ם) et samekh (ס), lettres circulaires gravées de part en part dans la pierre, tenaient en place miraculeusement.
ומעשה אלקים חיים
et par l’œuvre du D.ieu vivant – Elokim ‘Haïm.
[הוא עלמא דאתכסיא המקנן בעולם הבריאה, כנודע ליודעי ח״ן]
(Cela – le nom Elokim ‘Haïm, le D.ieu vivant – étant, dans la terminologie des Séfirot, le niveau de Bina d’Atsilout, qui est appelé le monde caché, qui niche c’est-à-dire qui illumine dans le monde de Bria, comme le savent ceux qui connaissent la discipline ésotérique.)
Selon les termes de la Kabbale, Bina d’Atsilout illumine le monde de Bria, qui appartient aussi à la catégorie de « monde caché » : Bria est certes défini comme un monde, mais dans lequel il n’est pas encore d’existence propre révélée.
ובבית שני, שלא היה בו הארון והלוחות
Et dans le second Temple, où ne se trouvaient point l’arche et les Tables, parmi les cinq objets du premier Temple qui manquaient dans le second,
אמרו רז״ל שלא היתה שכינה שורה בו,
les Sages ont dit que la Chekhina n’y reposait pas.
פירוש: מדרגת שכינה שהיתה שורה בבית ראשון, שלא כדרך השתלשלות העולמות
Cela ne veut pas dire que la Chekhina était totalement absente, à D.ieu ne plaise, mais que ne s’y trouvait pas le degré de la Chekhina qui reposait dans le premier Temple sans [suivre] l’ordre de l’enchaînement des mondes.
אלא בבית שני היתה שורה כדרך השתלשלות והתלבשות: מלכות דאצילות במלכות דבריאה, ודבריאה במלכות דיצירה, ודיצירה בהיכל קדשי קדשים דעשיה וקדשי קדשים דעשיה היה מתלבש בקדשי קדשים שבבית המקדש שלמטה,
Plutôt, dans le second Temple, [la Chekhina] reposait selon l’ordre de la chaîne des mondes : Malkhout d’Atsilout revêtue de Malkhout de Bria, Malkhout de Bria de Malkhout de Yétsira et Malkhout de Yétsira du Palais du Saint des saints d’Assia, et le Saint des saints d’Assia était revêtu du Saint des saints dans le Temple ici-bas sans passer par Malkhout d’Assia.
ושרתה בו השכינה: מלכות דיצירה, המלובשת בקדשי קדשים דעשיה
Et la Chekhina y reposait : quel degré de la Chekhina ? Malkhout de Yétsira, revêtue du Saint des saints d’Assia.
ולכן לא היה רשאי שום אדם ליכנס שם, לבד כהן גדול ביום הכפורים.
Et c’est pourquoi, parce que la Chekhina reposait dans le Saint des saints du premier et du second Temples, personne n’avait le droit d’entrer [dans le Saint des saints], hormis le grand prêtre le jour de Kippour.
ומשחרב בית המקדש
Et depuis la destruction du Temple,
Comme dit précédemment, la Chekhina repose toujours dans le Palais du Saint des saints, qui est le vêtement pour la lumière de la Chekhina. Mais depuis la destruction du Temple, dont faisait partie le Saint des saints, quel est ce palais du Saint des saints, résidence de la Chekhina ? Le Tanya explique que la Thora et les mitsvot sont désormais le Palais du Saint des saints et le vêtement pour la lumière de la Chekhina.
אין לו להקב״ה בעולמו אלא ד׳ אמות של הלכה בלבד
le Saint béni soit-Il n’a dans Son monde que les quatre coudées de la Halakha seulement.
La Thora est le Palais du Saint des saints qui rattache le Saint béni soit-Il au monde, de sorte que « le Saint », c’est-à-dire la lumière transcendante (« sainte et séparée »), « soit béni », c’est-à-dire soit appelé en ce monde.
ואפילו אחד שיושב ועוסק בתורה, שכינה עמו, כדאיתא בברכות, פרק קמא.
Et même lorsqu’un seul juif est assis étudiant la Thora, la Chekhina est avec lui, comme le dit le premier chapitre du traité Bérakhot.
פירוש שכינה עמו
La Chekhina est avec lui, cela veut dire
Quel est le niveau de la Chekhina qui l’illumine, en tant qu’être créé de ce monde, à cet instant ?
כדרך השתלשלות והתלבשות מלכות דאצילות במלכות דבריאה ויצירה ועשיה
suivant l’ordre de la chaîne descendante des mondes, Malkhout d’Atsilout qui se revêt de Malkhout de Bria, de Malkhout de Yétsira et de Malkhout d’Assia.
A la différence du degré de la Chekhina qui reposait dans le second Temple, sans passer par le vêtement de Malkhout d’Assia. Quel est donc la différence entre ce rayonnement de la Chekhina auprès de qui étudie la Thora et le rayonnement de la Chekhina pour donner vie à ce monde dans son ensemble, qui passe par la même descente progressive des mondes ? C’est que la Chekhina, dans le monde, se revêt d’un vêtement supplémentaire de la klipat noga, ce qui n’est pas le cas lorsqu’elle est appelée par la Thora et les mitsvot. Le Tanya explique à présent que le passage par le vêtement d’Assia est incontournable dans la mesure où les mitsvot de la Thora, dans leur majorité, sont des mitsvot pratiques, qui relèvent de l’action. La Chekhina descend alors elle aussi au plan de l’action, celui d’Assia.
כי תרי״ג מצות התורה רובן ככולן הן מצות מעשיות,
Car les 613 mitsvot de la Thora sont, pour leur quasi-totalité, des mitsvot pratiques.
וגם התלויות בדבור ומחשבה, כמו תלמוד תורה, ברכת המזון, קריאת שמע ותפלה
Et même s’agissant des mitsvot qui dépendent de la parole et de la pensée, comme l’étude de la Thora, les Actions de grâce après le repas, la lecture du Chéma et la prière,
Bien que ces mitsvot se rattachent à la pensée plutôt qu’à l’action : la compréhension du sujet de la Thora étudié et la ferveur et l’intention dans la lecture du Chéma et la prière,
הא קיימא לן דהרהור לאו כדבור דמי, ואינו יוצא ידי חובתו בהרהור וכוונה לבד, עד שיוציא בשפתיו
nous tenons [néanmoins pour règle] que la pensée n’est pas assimilée à la parole, et l’on n’est pas quitte de son obligation par la pensée et l’intention seulement tant que l’on n’a pas prononcé les mots avec ses lèvres ;
וקיימא לן דעקימת שפתיו הוי מעשה
[or,] nous tenons [pour règle] que le mouvement des lèvres lors de l’expression verbale est un acte. Ces mitsvot impliquent donc elles aussi une dimension active.
Le Rabbi note qu’il faut encore comprendre pourquoi le Talmud parle précisément des « quatre coudées de la Halakha » en lieu et place du Saint des saints et non de la Thora en général, alors que la Chekhina se trouve avec celui qui étudie la Thora. Le Tanya explique par conséquent dans le passage qui suit que la Halakha est de surcroît la Volonté de D.ieu (comme expliqué dans Iguéret Hakodech ch. 29).
ותרי״ג מצות התורה, עם שבע מצות דרבנן, בגימטריא כת״ר, שהוא רצון העליון ברוך הוא
Et les 613 mitsvot de la Thora, avec les sept mitsvot rabbiniques font au total 620, valeur numérique de Kéter (la couronne), qui est la Volonté suprême,
La Volonté est désignée comme « couronne » : à la manière d’une couronne qui surplombe et entoure la tête, la Volonté relève de la « dimension qui entoure » (makif) ou transcendance.
המלובש בחכמתו יתברך
laquelle [Volonté] est revêtue de Sa Sagesse, béni soit-Il,
En plus d’être la sagesse de D.ieu qui, au cours de sa descente à travers la chaîne des mondes, devient le Palais du Saint des saints pour la Chekhina, la Thora présente de surcroît la qualité d’être la Volonté suprême, qui transcende la sagesse. C’est là la spécificité de la Halakha qui est l’expression de la Volonté divine.
המיוחדות באור אין סוף ברוך הוא בתכלית היחוד
lesquelles [Volonté et Sagesse] sont unies avec la lumière Infinie dans une parfaite unité.
Après ce qui a été dit, à savoir que la Thora procède de ‘Hokhma Ilaa, le Tanya précise maintenant que la Thora orale provient aussi de cette source.
וה׳ בחכמה יסד ארץ, היא תורה שבעל פה דנפקא מחכמה עילאה,
« Et D.ieu avec sagesse a fondé la terre » : cela fait référence à la Thora orale (appelée « la terre ») qui dérive de ‘Hokhma Ilaa,
כמו שכתוב בזהר, דאבא יסד ברתא
comme il est écrit dans le Zohar : « le Père a fondé la fille ». Le père renvoie à ‘Hokhma et la fille à Malkhout, qui s’identifie à la loi orale, comme le disent les Tikounei Zohar : « Malkhout, la bouche, que nous appelons la Thora orale ».
Rabbi Chnéour Zalman conclut à présent l’analyse, commencée au Chapitre cinquante-un, du propos du Yénouka dans le Zohar. Le Yénouka affirme : « la Chekhina qui brille au-dessus de la tête a besoin d’huile » ; et de préciser que l’huile, « ce sont les bonnes actions », c’est-à-dire que l’huile correspond à l’accomplissement des mitsvot. Cependant, force est de constater que, dans la Tradition, l’huile figure généralement ‘Hokhma : quel lien peut-il donc exister entre cette huile correspondant à ‘Hokhma et l’accomplissement des mitsvot ? Rabbi Chnéour Zalman explique que la lumière de la Chekhina doit se revêtir de ‘Hokhma – l’huile – car, comme déjà expliqué, ‘Hokhma est un réceptacle et un vêtement pour la lumière de la Chekhina. Cependant, pour appeler la Chekhina à rayonner sur l’âme divine du juif, une mèche qui brûle et maintient la flamme est de surcroît nécessaire. Dans l’objet de l’analogie, cette mèche représente l’âme vitale qui donne au corps la vie physique : c’est cette « mèche » qui brûle par la Thora et les mitsvot. Et de la même façon que la partie supérieure de la mèche d’une bougie brûle, les vêtements de l’âme animale que sont la pensée, la parole et l’action s’embrasent-ils du feu de la Chekhina, grâce aux pensées, paroles et actions par lesquelles la Thora est étudiée et les mitsvot accomplies. C’est la raison pour laquelle l’huile doit être constituée de « bonnes actions », les mitsvot, qui émanent de la Sagesse divine. Et la Thora ne peut à elle seule servir d’huile : seul l’accomplissement des mitsvot fait que la lumière de la Chekhina est appelée sur la « mèche » – l’âme vitale – consumée alors en elle.
וזהו שאמר הינוקא,
Et c’est là ce que dit le Yénouka dans le Zohar et dont les propos ont été rapportés au Chapitre trente-cinq,
דנהורא עילאה דאדליק על רישיה, היא שכינתא, איצטריך למשחא
la lumière supérieure qui brille sur la tête du juif, c’est-à-dire la Chekhina, a besoin d’huile,
פירוש: להתלבש בחכמה, הנקראת שמן משחת קדש, כמו שכתוב בזהר
cela veut dire de se revêtir de ‘Hokhma qui est appelée « l’huile d’onction sainte » ainsi qu’il est dit dans le Zohar ;
La lumière de la Chekhina qui est sur sa tête a besoin d’huile, c’est-à-dire de se revêtir de ‘Hokhma qui est le vêtement, le réceptacle pour la lumière de la Chekhina. Le Zohar continue et explique les mots du Yénouka :
ואינון עובדין טבין, הן תרי״ג מצות, הנמשכות מחכמתו יתברך
« et ce sont les bonnes actions », c’est-à-dire les 613 mitsvot qui se rattachent à ‘Hokhma en ce qu’elles dérivent de Sa sagesse, béni soit-Il,
Pourquoi la Thora, qui est elle-même la Sagesse divine (‘Hokhma), ne suffit-elle pas et sont requises les bonnes actions lesquelles dérivent (simplement) de ‘Hokhma ?
כדי לאחוז אור השכינה בפתילה, היא נפש החיונית שבגוף, הנקראת פתילה על דרך משל,
afin de maintenir la lumière de la Chekhina dans la mèche, c’est-à-dire l’âme vitale dans le corps, appelée « mèche » par analogie.
כי כמו שבנר הגשמי האור מאיר על ידי כליון ושריפת הפתילה הנהפכת לאש,
Car de même que dans le cas de la lampe matérielle, la lumière brille par la consomption et la combustion de la mèche, qui est transformée en feu,
כך אור השכינה שורה על נפש האלקית
de même, la Chekhina repose sur l’âme divine (la lampe, ainsi qu’il est dit : « la lampe de D.ieu est l’âme de l’homme »)
על ידי כליון נפש הבהמית והתהפכותה מחשוכא לנהורא וממרירו למתקא, בצדיקים
par la consomption de l’âme animale et sa transformation de l’obscurité en lumière et de l’amer en doux, chez les tsaddikim, lesquels transforment l’âme animale dans son essence même, ses facultés émotionnelles et intellectuelles, de mal en bien,
או לפחות על ידי כליון לבושיה, שהן מחשבה דבור ומעשה
ou, au moins, par la consomption de ses vêtements (vêtements de l’âme animale) que sont la pensée, la parole, et l’action
והתהפכותן מחשך הקליפות לאור ה׳ אין סוף ברוך הוא, המלובש ומיוחד במחשבה דבור ומעשה של תרי״ג מצות התורה, בבינונים
et leur transformation, de l’obscurité de la klipa en lumière du Ein Sof, qui est revêtue et unie dans pensée, parole et action qui relèvent des 613 mitsvot de la Thora, dans le cas des beinonim.
Chez les beinonim, comme l’explique le Chapitre douze, l’âme vitale n’est pas transformée en bien et en sainteté dans son essence. Seuls ses vêtements, que sont pensée, parole et action, le sont. Pour eux, telle est la combustion de la mèche, autrement dit la transformation de leur âme animale, qui devient lumière de la sainteté.
כי על ידי התהפכות נפש הבהמית, הבאה מקליפת נוגה, מחשוכא לנהורא וכו׳,
Car par la transformation de l’âme animale, qui provient de la klipat noga, de l’obscurité en lumière,
נעשה בחינת העלאת מ״ן
se produit une élévation des « eaux féminines » (Mane), un éveil d’en bas,
להמשיך אור השכינה, היא בחינת גילוי אור אין סוף ברוך הוא, על נפשו האלקית שבמוחין שבראשו
pour attirer la lumière de la Chekhina sur son âme divine qui est dans les mo’hine de sa tête.
C’est pour que cette raison le Yénouka précise : « cette lumière qui est sur sa tête », car c’est la lumière de la Chekhina qui est « sur sa tête », c’est-à-dire qui repose sur son âme divine, qui a besoin de cette « huile » que sont les bonnes actions.
ובזה יובן היטב מה שכתוב: כי ה׳ אלקיך אש אוכלה הוא
Par cela on comprendra bien ce qui est écrit dans le verset : « Car l’Eternel ton D.ieu est un feu dévorant »,
Le feu ne s’attache qu’à un objet qu’il peut consumer. Il en va de même pour la Chekhina : afin que l’Eternel devienne « ton D.ieu », c’est-à-dire qu’Il illumine l’âme du juif, doit advenir le « feu dévorant », c’est-à-dire la consumation de l’âme vitale animale, de sorte que cette âme issue de la klipa devienne une flamme de sainteté.
וכמו שנתבאר במקום אחר
et comme cela est expliqué ailleurs.
Celui qui parvient à s’effacer devant D.ieu au point que se consume son âme vitale et qu’il cesse d’exister comme une entité séparée appelle, par cet effacement même, la lumière de la Chekhina.
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