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Tanya - Likoutei Amarim - Chapitre 6

Likoutei Amarim Chapitre 6 _______________


Dans les chapitres précédents, Rabbi Chnéour Zalman a décrit l’âme divine, ses dix facultés (trois intellectuelles et sept émotionnelles), et ses trois « vêtements » par lesquels elle s’exprime : la pensée, la parole et l’action qui relèvent de la Thora et des mitsvot. Les vêtements de l’âme sont en fait supérieurs à l’âme elle-même, puisqu’en vertu de l’unité de la Thora avec le Divin, l’âme qui s’en habille, c’est-à-dire qui étudie la Thora et accomplit les commandements, s’unit à D.ieu. Cela est encore plus vrai pour l’étude de la Thora par laquelle l’âme étreint la Sagesse divine qui s’y trouve confinée tout en étant, en même temps, étreinte par elle. Dans le Chapitre Six, Rabbi Chnéour Zalman aborde l’âme animale. Sa structure formelle est similaire à celle de l’âme divine : elle possède également dix facultés et trois vêtements. Toutefois, au contraire de l’âme divine, l’âme animale a pour substance la klipa, et ses facultés comme ses vêtements sont impurs. Avec de tels vêtements, on le verra, l’âme animale éprouve une vertigineuse descente. A propos du concept de klipa, il a été expliqué au Chapitre Premier que toute existence est créée et reçoit la vie du Créateur. Néanmoins, pour que demeure ouvert le choix entre le bien et le mal et que l’effort engagé pour servir D.ieu soit rétribué, Il a créé les forces de l’impureté : elles dissimulent le Divin au sein de la création. Ces forces sont appelées klipa (au pluriel klipot), terme qui signifie littéralement « une coquille », « une peau » ; comme la peau dissimule le fruit, les forces de la klipa dissimulent le Divin présent dans chaque être. Les klipot sont divisées en deux catégories : la klipat noga (littéralement « une klipa [qui comprend] de la lumière »), et « les trois klipot impures ». La première catégorie, klipat noga, comprend un peu de bien. Elle constitue un niveau intermédiaire entre le bien et le mal. Un élément de la création qui reçoit sa vitalité à travers l’écran dissimulateur de cette klipa peut servir à la réalisation du bien comme du mal. Sont inclus dans cette catégorie tous les objets physiques autorisés : ils peuvent aussi bien être employés pour une mitsva, et ainsi regagner la sphère de la sainteté, que pour une faute, à D.ieu ne plaise, et ainsi connaître la chute. La seconde catégorie – composée des « trois klipot impures » – est entièrement mauvaise. Un élément de la création qui reçoit sa vitalité à travers la dissimulation de cette klipa ne peut pas être transformé en sainteté ni même, dans certains cas, être employé au service de la sainteté. Tous les objets interdits relèvent de cette catégorie, qu’ils soient seulement interdits à la consommation (ils peuvent dans ce cas servir à un usage saint sans toutefois eux-mêmes rejoindre la sainteté), ou exclus de toute forme de profit, quel qu’il soit.


פרק ו


והנה זה לעומת זה עשה אלקים


Or, « D.ieu fit l’un à l’opposé de l’autre ».


Chaque élément de la sainteté a un équivalent dans la klipa : l’âme animale, ses facultés et ses vêtements, correspondent à l’âme divine, avec ses facultés et ses vêtements.


כי כמו שנפש האלקית כלולה מעשר ספירות קדושות ומתלבשת בשלשה לבושים קדושים


De même que l’âme divine est composée de dix saintes facultés [qui correspondent aux dix Séfirot] et est revêtue de trois vêtements, la pensée, la parole et l’action liées à la Thora et aux mitsvot,


כך הנפש דסטרא אחרא מקליפות נוגה המלובשת בדם האדם


ainsi, l’âme de la sitra a’hara (ce dernier terme sera défini dans le courant de ce chapitre), dérivée de la klipat noga, [âme] qui est revêtue du sang de l’homme, et anime le corps, comme il a été expliqué au Chapitre Premier –


כלולה מעשר כתרין דמסאבותא


est composée de dix « couronnes d’impureté » – dix facultés de klipa, appelées des « couronnes » dans la terminologie kabbalistique.


שהן שבע מדות רעות


Ces dix facultés sont sept mauvaises middot (sept mauvais traits émotionnels),


Par exemple, l’appétence est l’équivalent dans la klipa de la qualité de ‘Hessed (« la bonté »). La colère exprime le trait de caractère symétrique de Guévoura (« la sévérité »). La vantardise est le pendant de Tiféret (« la beauté »)…


הבאות מארבע יסודות רעים הנזכרים לעיל


qui dérivent des quatre mauvais éléments mentionnés plus haut (au ch. 1),


ושכל המולידן הנחלק לשלש שהן חכמה בינה ודעת מקור המדות


et l’intellect (le seikhel) qui donne naissance à ces [sept mauvaises middot], lequel est divisé en trois : ‘Hokhma, Bina, Da’at, la source des middot.


כי המדות הן לפי ערך השכל


Il en est ainsi car les middot sont à la mesure de l’intellect. Plus l’intellect est grand, plus les middot s’attachent à des choses élevées.


כי הקטן חושק ואוהב דברים קטנים פחותי הערך לפי ששכלו קטן וקצר להשיג דברים יקרים יותר מהם.


En effet, un enfant désire et aime (c’est-à-dire exprime sa midda de ‘Hessed pour) des choses de peu de valeur, car son intellect est trop immature et restreint pour apprécier des choses plus précieuses.


וכן מתכעס ומתקצף מדברים קטנים וכן בהתפארות ושאר מדות


De même, pour ce qui est de la midda de Guévoura : il se met en colère et s’irrite pour des choses insignifiantes. Il en est même de la vantardise (expression de la midda de Tiféret) et des autres middot.


La corrélation entre les middot et l’intellect montre que l’intellect influe sur la nature et l’expression des middot ; c’est pour cette raison que les trois facultés intellectuelles (‘Hokhma, Bina, et Da’at) sont décrites comme la source des sept middot.


ועשר בחינות אלו הטמאות כשאדם מחשב בהן או מדבר או עושה


Or, quand un homme pense [des pensées], prononce [des paroles], ou accomplit [des actes] qui relèvent de ces dix catégories impures,


הרי מחשבתו שבמוחו ודבורו שבפיו וכח המעשיי שבידיו ושאר איבריו נקראים לבושי מסאבו לעשר בחינות אלו הטמאות


la pensée qui est dans son cerveau, la parole dans sa bouche, et la force d’action dans ses mains et ses autres membres, sont désignées comme des « vêtements impurs » pour ces dix niveaux impurs,


שמתלבשות בהן בשעת מעשה או דבור או מחשבה


lesquels en sont revêtus durant l’acte, la parole, ou la pensée.


Quelles sont les pensées, paroles, et actions, qui servent de « vêtements » pour l’âme animale ? Au Chapitre Quatre, Rabbi Chnéour Zalman a expliqué que l’âme divine a des vêtements définis dont elle se revêt, qui sont la pensée, la parole et l’action liées à la Thora et des mitsvot. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, l’âme animale ne possède pas de vêtements spécifiques (les pensées, paroles ou actions fautives). En fait, toutes les pensées, paroles et actions qui n’ont pas trait au service de D.ieu, même lorsqu’elles ne constituent pas une faute, sont des vêtements de la klipa et de l’âme animale. Dans les termes du Tanya :


והן הם כל המעשים אשר נעשים תחת השמש


Ces vêtements de l’âme animale sont toutes les actions accomplies sous le soleil (c’est-à-dire toutes les actions profanes qui ne sont pas entreprises pour le service de D.ieu),


אשר הכל הבל ורעות רוח וכמו שכתוב בזהר בשלח שהן תבירו דרוחא כו’


qui sont toutes « vanité et ruine de l’esprit », selon l’interprétation du Zohar (section Bechala’h) : « une ruine de l’esprit [de sainteté] » ruiné par ces actions.


וכן כל הדבורים וכל המחשבות אשר לא לה’ המה ולרצונו ולעבודתו


De même, toutes les paroles et pensées qui ne sont pas orientées vers D.ieu, Sa Volonté et Son service sont des vêtements de l’âme animale.


שזהו פירוש לשון סטרא אחרא פירוש צד אחר שאינו צד הקדושה


Car c’est là la signification du terme sitra a’hara, littéralement « l’autre côté », [au sens de ce] qui n’est pas le côté de la sainteté.


La sitra a’hara étant caractérisée comme ce qui n’appartient pas à la sainteté, cette dernière doit être définie.


וצד הקדושה אינו אלא השראה והמשכה מקדושתו של הקדוש ברוך הוא


Le côté de la sainteté n’est autre que la présence et l’extension de la sainteté de D.ieu.


ואין הקדוש ברוך הוא שורה אלא על דבר שבטל אצלו יתברך בין בפועל ממש כמלאכים עליונים


Or, le Saint Béni soit-Il ne repose que sur ce qui Lui est soumis, soit effectivement (soumission qui transparaît même au travers de l’aspect extérieur de l’être soumis) tels les anges supérieurs dont l’être tout entier est continuellement et manifestement soumis à D.ieu,


בין בכח ככל איש ישראל למטה שבכחו להיות בטל ממש לגבי הקדוש ברוך הוא במסירת נפשו על קדושת ה’.


soit [soumis] potentiellement, comme chaque juif ici-bas en ce monde physique, qui est capable d’être effectivement soumis à D.ieu, par le martyr pour la sanctification du Nom de D.ieu.


Comme le Tanya l’expliquera par la suite, chaque juif est capable d’un tel sacrifice de soi, de souffrir le martyre de plein gré plutôt que de renoncer à son judaïsme. Chaque juif est donc intérieurement soumis à D.ieu, quel que soit son état apparent. Certes, cette soumission latente ne se manifeste que dans un moment d’oppression. Cependant, en vertu de cette soumission à D.ieu, la Sainteté divine repose sur lui.


ולכן אמרו רבותינו ז”ל שאפילו אחד שיושב ועוסק בתורה שכינה שרויה כו’


Aussi nos Sages ont-ils dit que « même [quand] un [seul juif] est assis et étudie la Thora, la Présence divine repose [sur lui] ».


L’étude de la Thora exige que l’on mette de côté ses idées et ses présupposés pour comprendre et accepter la Volonté et la Sagesse divines. Ainsi, quand un homme étudie la Thora, sa soumission à D.ieu s’exprime de façon extérieure et visible, et c’est pourquoi la Présence divine repose sur lui.


וכל בי עשרה שכינתא שריא לעולם


Et « sur toute assemblée de dix [juifs] repose la Présence divine » même s’ils n’étudient pas la Thora. Dix juifs réunis constituent une « assemblée d’Israël », qui attire la Présence divine.


אבל כל מה שאינו בטל אצלו יתברך אלא הוא דבר נפרד בפני עצמו אינו מקבל חיות מקדושתו של הקדוש ברוך הוא


Mais ce qui n’est pas soumis à D.ieu, et [se considère comme] une entité séparée, ne reçoit pas la vie de la Sainteté de D.ieu,


D’où reçoit-il alors sa vitalité ? Le Divin est pourtant la source de vie de tout être, ainsi qu’il est dit : « Tu leur donnes vie à tous » (Néhémie 9, 6) ? Rabbi Chnéour Zalman va par conséquent préciser le sens de cette affirmation en expliquant que les êtres qui ne sont pas soumis à D.ieu reçoivent leur vitalité d’un niveau « extérieur », superficiel, du Divin, et ce, au moyen d’une descente graduelle accompagnée de nombreuses « contractions » de la force vitale.


מבחינת פנימית הקדושה ומהותה ועצמותה בכבודה ובעצמה אלא מבחינת אחוריים


L’être indépendant ne reçoit pas sa vitalité de l’aspect intérieur (pnimiout) de la Sainteté, et de son essence même, mais de l’aspect arrière (a’horaïm),


« Donner de sa pnimiout », (littéralement de sa « face ») signifie, comme il sera expliqué au Chapitre Vingt-deux, « donner de plein gré ». « Donner de son a’horaïm », (« de derrière son dos ») signifie « donner sans aucune volonté ni plaisir ». L’attitude de celui qui donne transparaît à travers sa manière de donner. Quand un homme, par exemple, donne un objet à son ennemi, il lui tourne le dos, parce que le visage symbolise l’intériorité ; et dès lors que le donneur n’a pas le cœur au don, il détourne son visage et ne laisse apparaître que son dos. C’est de cette manière que les mots pnimiout et a’horaïm, dans leurs significations respectives d’intériorité et d’extériorité (de la volonté) rejoignent leur sens littéral de « face » et « arrière ». Dans le présent contexte, ce qui appartient à la sainteté, dont l’existence fait l’objet d’un désir de D.ieu, reçoit sa vitalité de la pnimiout du Divin. Alors que les klipot, qui sont haïes par D.ieu (puisqu’Il ne les a créées que pour les raisons mentionnées dans l’introduction à ce chapitre), reçoivent leur vie du a’horaïm du Divin.


שיורדים ממדרגה למדרגה רבבות מדרגות בהשתלשלות העולמות דרך עלה ועלול


Cette forme limitée de force vitale atteint les klipot en descendant de degré en degré à travers des myriades de niveaux, dans l’enchaînement des mondes, sous forme [d’un processus] de cause à effet,


Le niveau supérieur est la « cause » du niveau inférieur qui en émerge. Toutefois, dans une descente qui s’opère suivant le mode d’une relation de cause à effet, l’effet, quoique inférieur à la cause, est toujours à la mesure de cette dernière. De telles descentes, fussent-elles nombreuses, seraient insuffisantes pour produire le niveau de vitalité inférieur octroyé aux klipot ; seul le tsimtsoum le rend possible :


וצמצומים רבים


et la vitalité descend également à travers de nombreux tsimtsoumim (contractions) – ce processus diminue la vitalité au point qu’elle n’a plus aucune commune mesure avec son état originel.


עד שנתמעט כל כך האור והחיות מיעוט אחר מיעוט עד שיכול להתצמצם ולהתלבש בבחינת גלות


La lumière et la force vitale deviennent si diminuées, diminution après diminution, qu’elles peuvent être contractées et revêtues dans un état d’exil - en d’autres termes, au lieu d’être soumis à la force vitale divine, l’objet dont elle est revêtue la gouverne, à l’instar d’un captif en exil à la merci de ses ravisseurs.


תוך אותו דבר הנפרד להחיותו ולקיימו מאין ליש


La vitalité est en état d’exil à l’intérieur de cet objet qui se considère séparé [de la sainteté], lui octroyant la vie et l’existence ex nihilo,


שלא יחזור להיות אין ואפס כבתחלה מקודם שנברא


de sorte qu’il ne retourne pas au néant, tel qu’il fut avant d’être créé.


En résumé, ce qui n’est pas soumis à D.ieu, et s’estime séparé de Lui, reçoit sa vitalité de l’aspect extérieur (a’horaïm) du Divin, à travers de nombreuses descentes et contractions. La force vitale divine y étant ainsi dissimulée, dans un état d’exil, il appartient à la klipa. Toute pensée, parole, ou action qui n’est pas orientée vers le service de D.ieu est donc un vêtement de l’âme animale qui dérive de la klipa, même si elle n’est pas mauvaise dans son essence.


ולכן נקרא עולם הזה ומלואו עולם הקליפות וסטרא אחרא


C’est pourquoi ce monde, et tout ce qu’il contient, est appelé le monde des klipot et de la sitra a’hara malgré la Sainteté divine qui anime ce monde également.


Parce que les créatures de ce monde physique ressentent leur existence comme indépendante de D.ieu, celui-ci est défini comme un « monde de klipot et de sitra a’hara ».


ולכן כל מעשה עולם הזה קשים ורעים והרשעים גוברים בו כמו שכתוב בעץ חיים שער מ”ב סוף פרק ד’


C’est la raison pour laquelle tous les faits de ce monde sont rudes et mauvais, et les méchants prédominent (ainsi qu’il est écrit dans le Ets ‘Haïm, Porte 42, fin du ch. 4).


הגהה


NOTE


Rabbi Chnéour Zalman, dans cette note, entend préciser ce qui vient d’être dit : « ce monde et tout ce qu’il contient est appelé le monde des klipot ». En dépit de cette caractérisation, le Divin demeure immanent au monde. Plus précisément, suivant la terminologie kabbalistique, la lumière infinie de D.ieu se revêt des Séfirot des quatre mondes : Atsilout, Bria, Yétsira, Assia. Ainsi ce monde est-il, lui aussi, « empli » du Or Ein Sof. Et il n’y a pas là de contradiction avec le fait que ce monde est celui de la klipa.


עם היות בתוכו עשר ספירות דעשיה דקדושה וכמו שכתוב בעץ חיים שער מ”ג


Malgré le fait qu’il [ce monde] contient en lui les dix Séfirot [du monde] d’Assia de sainteté, comme l’explique le Ets ‘Haïm (Porte 43),


Le monde d’Assia embrasse notre monde physique ainsi que le monde d’Assia spirituel. Toutefois, le monde d’Assia physique renferme également les Séfirot d’Assia spirituel.


ובתוך עשר ספירות דעשיה אלו הן עשר ספירות דיצירה ובתוכן עשר ספירות דבריאה ובתוכן עשר ספירות דאצילות שבתוכן אור אין סוף ברוך הוא


et que, dans ces dix Séfirot d’Assia [résident] les dix Séfirot de Yétsira, qui renferment les dix Séfirot de Bria, qui elles-mêmes contiennent les dix Séfirot d’Atsilout où demeure la lumière du Ein Sof.


ונמצא אור אין סוף ברוך הוא מלא כל הארץ הלזו התחתונה על ידי התלבשותו בעשר ספירות דארבע עולמות אצילות בריאה יצירה עשיה


La lumière du Ein Sof emplit donc la totalité de ce bas monde, en étant revêtue des dix Séfirot des quatre mondes – Atsilout, Bria, Yétsira, Assia,


כמו שכתוב בעץ חיים שער מ”ז פרק ב’ ובספר גלגולים פרק כ’


comme il est écrit dans le Ets ‘Haïm, Porte 47, ch. 2, et dans le Séfer Guilgoulim, ch. 20.


Néanmoins, les créatures de ce monde n’étant pas manifestement soumises à D.ieu, il est qualifié de « monde de klipot et de sitra a’hara ».


סוף הגהה


FIN DE LA NOTE


Il a été jusqu’à présent expliqué que toutes les pensées, paroles et actions qui ne sont pas orientées vers la sainteté relèvent de la sitra a’hara et sont les vêtements par lesquels s’exprime l’âme animale. Les vêtements de l’âme animale devraient être, semble-t-il, au même niveau que cette âme : comme elle, en effet, ils procèdent de la sitra a’hara. Il a cependant été établi que les vêtements de l’âme divine sont, quant à eux, d’un niveau supérieur à l’âme elle-même et qu’ils permettent son élévation. On doit donc en conclure, en vertu du principe de symétrie déjà posé, que les vêtements de l’âme animale lui sont d’un degré inférieur et provoquent sa chute. C’est cette idée que Rabbi Chnéour Zalman va développer maintenant en définissant les deux catégories de klipot mentionnées au début de ce chapitre, puis en concluant que ces vêtements sont la cause de la chute spirituelle de l’âme animale.


אלא שהקליפות הן נחלקות לשתי מדרגות זו למטה מזו


Toutefois, les klipot sont divisées en deux catégories, l’une inférieure à l’autre.


המדרגה התחתונה היא שלש קליפות הטמאות ורעות לגמרי ואין בהם טוב כלל


La catégorie inférieure consiste en trois klipot complètement impures et mauvaises qui ne contiennent aucun bien ;


ונקראו במרכבת יחזקאל רוח סערה וענן גדול וגו’


elles sont décrites dans [la vision du] Char Céleste [du prophète] Ezéchiel comme « un vent de tempête », « un grand nuage » et « un feu flamboyant », ces expressions symbolisant les trois klipot impures.


ומהן נשפעות ונמשכות נפשות כל אומות העולם וקיום גופם


D’elles dérivent les âmes de toutes les nations du monde, et l’existence de leurs corps, outre l’âme qui les anime,


ונפשות כל בעלי חיים הטמאים ואסורים באכילה וקיום גופם


ainsi que les âmes de toutes les créatures vivantes impures et interdites à la consommation, et l’existence de leurs corps,


וקיום וחיות כל מאכלות אסורות מהצומח כמו ערלה וכלאי הכרם כו’ וכמו שכתוב בעץ חיים שער מ”ט פרק ו’


et [de même,] l’existence et la vie de tous les végétaux interdits tels que la orla (les fruits des trois premières années d’un arbre) et les cultures [de céréales] dans un vignoble, etc. dérivent de ces klipot, comme il est écrit dans le Ets ‘Haïm, Porte 49, ch. 6,


וכן קיום וחיות כל המעשה דבור ומחשבה של כל שס”ה לא תעשה וענפיהן כמ”ש שם סוף פרק ה’.


et de même l’existence et la vitalité de toute action, parole, ou pensée [associée à la transgression de l’un] des 365 interdits [bibliques], ainsi que de leurs dérivés [rabbiniques], comme il est expliqué à la fin du ch. 5.


Cependant, l’âme animale du juif relève de la klipat noga, qui comprend un élément de bien (cf. ch. 1). Les vêtements qui appartiennent aux klipot totalement impures, sont donc inférieurs à l’âme animale elle-même, et sont la cause de sa déchéance, par opposition avec les vêtements de l’âme divine (la pensée, la parole, et l’action qui relèvent de la Thora et des commandements), qui sont plus élevés que l’âme et permettent son ascension.

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